Ramzi : “L’équipe du Maroc a besoin de ses meilleurs éléments”

Ramzi : “L’équipe du Maroc a besoin de ses meilleurs éléments”

L’entraîneur adjoint des Jong PSV Adil Ramzi (44 ans) s’est entretenu cette semaine avec la rédaction DM Sport. L’ancien international marocain a fait part de ses avis personnels sur les questions des rédacteurs au sujet de la sélection marocaine.

Un Maroc surestimé par ses propres supporters? C’est en tout cas ce que laisse présager la défaite de 2-1 des Marocains dans les prolongations en quarts de finale de la Coupe d’Afrique des nations 2022 face à l’Égypte. Un but marocain tombé dans les dix premières minutes du match, avant de subir une pression égyptienne au cours de 120 minutes. Une équipe marocaine peu préparée aux scénarios ou seulement les meilleurs qui la remportent? Nous avons demandé après les analyses d’Adil Ramzi, qui a accepté de répondre aux questions de DM Sport.

Après sa carrière de footballeur professionnel, Adil Ramzi a quitté le Maroc pour s’installer aux Pays-Bas s’aventurer dans une carrière d’entraîneur. En attente de sa licence professionnelle UEFA (diplôme d’entraîneur reconnu par la FIFA) qui lui sera distribué en mai, Adil Ramzi est entraîneur adjoint chez les Jong PSV (D2 néerlandaise) et a souvent travaillé en tant que coach intérimaire. Tout cela a un but : tracer un avenir au sein de l’équipe du Maroc.

Son expérience professionnelle en tant qu’international marocain et son polyglottisme sont vus comme une plus value par les internautes marocains. À l’image de la récente élimination du Maroc à la CAN 2022, lui aussi a affronté l’Égypte. C’était lors des qualifications à la Coupe du monde 2002. Le numéro 10 était porté par personne d’autre qu’Adil Ramzi.

Une quart de finale peu préparée

Adil Ramzi a suivi de très près les performances des joueurs marocains à la CAN 2022. Il déclare : “Le Maroc a fait bonne impression au premier tour. Ils sont facilement parvenus à se qualifier au deuxième tour. Le match face au Gabon était moins bon, mais c’est dû à une composition différente” Ayant lui même fait face aux Pharaons en juin 2001, il estime : “Le match face à l’Égypte était notre réel vrai test.”

Une analyse bien précise au vu de son expérience en tant que joueur international dans le continent africain. Il explique : “Si tu marques un but sur penalty et que c’est encore la première période, tu te dois d’élargir le score quand tu connais le poids de l’adversaire en face. Défendre tout au long du match alors que tu mènes seulement qu’un but à zéro, tu peux très vite encaisser avant que cela devienne une toute autre histoire. Ce qui a foiré face à l’Égypte, c’est qu’il n’y avait pas de plan B en deuxième période. Le Maroc est ultra fort quand il domine. Mais quand il subit, ça devient difficile” Il poursuit : “Le Maroc devait être préparé à n’importe quelle scénario. La première période était décisive.”

Mentalité Vahid

La rédaction DM Sport a demandé à Adil Ramzi quels étaient les points forts et les points faibles du sélectionneur du Maroc. Il répond : “Je n’ai jamais travaillé avec Vahid Halilhodžić donc je ne sais pas dire grand chose à ce sujet. Ce qu’on peut bien-sûr tous constater, c’est la discipline qu’il a installé au sein de cette équipe. C’est quelque chose de très bien. Seulement, il faut savoir manager cette façon de travailler, car les grands joueurs, tu en a souvent besoin dans les grands matchs. Ce qui manque réellement à cette équipe du Maroc, c’est l’identité de jeu. Chaque match est différent. Le système est différent. Les joueurs sont différents. Une grande nation comme le Maroc se doit d’avoir une identité de jeu. Elle se construit grâce au savoir-faire et aux qualités des joueurs importants. Je trouve que c’est une clé importante pour pouvoir gagner des titres internationaux.”

Une même mentalité mais une façon de travailler bien différente. Adil Ramzi ne cache également pas son envie d’imposer le patriotisme des joueurs envers leur pays d’origine. “L’équipe nationale est plus grande que quelconque. Personne n’a le droit de dépasser certaines limites. L’objectif est à chaque fois de faire d’obtenir de bons résultats. Mais il ne faut pas que ce soit aux dépens des choses fondamentales. Il faut garder les meilleurs joueurs, savoir les manager avec l’aide du staff et ce, dans les meilleures des conditions.”

À l’approche des barrages de la Coupe du monde 2022, Adil Ramzi évoque des plans tactiques qui pourraient permettre aux Marocains de faire un bon résultat en RD Congo. Il explique : “Le Maroc est fort lorsqu’il domine. L’organisation défensive est une priorité absolue. Le match aller face à la RD Congo à l’extérieur sera décisif. Il faut que le Maroc joue avec ses armes. Directement entrer dans le match et de pousser vers l’avant. Le Maroc ne doit surtout pas débuter le match en faisant tourner le ballon et en espérant les contre-attaques. Ce système de jeu est loin d’être notre force. Avoir la possession, attaquer sans cesse, avoir un plan B et même un plan C. ‘Que faire si le Maroc encaisse le premier but à l’extérieur? Que faire en cas d’autres scénarios?’, Le climat, l’heure du match, les circonstances (…) Le Maroc doit être préparé et ne pas revivre un scénario similaire à celui face à l’Égypte.”

Un oeil sur l’avenir

Adil Ramzi ne manque pas d’ambitions : “Cela fait huit ans que je réside et que je travaille à l’étranger. Je m’améliore afin de pouvoir réaliser mon rêve, celui d’aider mon pays, en l’occurrence l’équipe nationale. Ce serait un honneur et une fierté de pouvoir réaliser cet objectif. Tous ce que j’ai appris ici (Pays-Bas), de pouvoir le redistribuer à mon pays. Je me sens prêt à me lancer avec le Maroc, de tout mettre en œuvre pour apporter des titres au Maroc.”

L’ancien attaquant déclarait en décembre 2021, lors d’une interview avec DM Sport, ayant pour but d’entraîner l’équipe du Maroc (voir article). Un rêve ultime qui pourtant n’est pas impossible à réaliser. Avant d’être entraîneur adjoint de l’équipe B, Adil Ramzi a entraîné les catégories inférieures du PSV dont Mohamed Ihattaren ou encore Zakaria Aboukhlal. Aujourd’hui encore, son effectif est composé de joueurs qui ont récemment intégré les catégories inférieures de l’équipe du Maroc, notamment Ismael Saibari et Mohamed Nassoh.