Grèce : Omar El Kaddouri donne de ses nouvelles

Omar El Kaddouri (31 ans) a fait les beaux jours au Torino FC entre 2013 et 2015. Entre un remarquable passage en Italie et une intégration en sélection nationale à l’âge de 22 ans, le joueur a connu des hauts et des bas, mais ne cesse d’évoluer dans le haut niveau professionnel. DM Sport est allé à la recherche de l’ancien international marocain, aujourd’hui actif en Grèce au PAOK Salonique, club arrivé en quarts de finale de l’UEFA Conference League.

Natif de Schaerbeek (Bruxelles), Omar El Kaddouri débute le football à Diegem Sport avant d’intégrer à l’âge de seize ans, l’école de formation du RSC Anderlecht. Il quitte sa famille et la Belgique à l’âge de dix-huit ans pour rejoindre l’académie italienne du Brescia Calcio. Faisant ses premiers matchs avec les U19, il débute sa carrière professionnelle en Serie B. Après un passage en prêt au FC Südtirol en Serie C, il enchaîne avec une saison époustouflante à Brescia Calcio et signe un contrat de plusieurs saisons à SSC Naples. Âgé de 22 ans, il dispute lors de sa première saison, sept matchs en Serie A avec Naples avant d’être prêté pour deux saisons au Torino FC. Omar El Kaddouri cite : “J’ai fais des choses extraordinaires avec le Torino FC, notamment la qualification en Ligue Europa. On est arrivé en huitièmes de finale en éliminant l’Athletic Bilbao. On avait un groupe formidable et j’avais une relation au top avec mon coach.” Il poursuit : “En revenant du Torino, je pensais que c’était bon. Mais je me suis souvent retrouvé sur le banc. Peut-être que rester au Torino était la meilleure des solutions à cette époque-là, car ils voulaient monter l’option d’achat. Je pensais être prêt pour Naples et je leur ai expliqué que mon souhait était de retourner à Naples et jouer avec plus de continuité.”

Des regrets ? Omar El Kaddouri ne mâche pas ses mots et avoue que sa carrière aurait pu prendre une meilleure tournure. Il explique : “Si j’ai des regrets? Oui. J’ai fais des choix dans ma carrière qu’aujourd’hui j’aurais fais autrement. Désormais, je me dois de les assumer. À la fin de ma deuxième saison à Naples, il y avait l’Atalanta qui me voulait absolument. C’était la période lorsque Gian Piero Gasperini venait d’arriver. Naples refusait de me laisser partir. En signant là bas et au vu de ce que l’Atalanta a fait ces dernières années, ma carrière aurait pu être meilleure. Même si actuellement je suis très heureux, j’aurais pu en tirer beaucoup plus.”

Situation délicate au PAOK

Auteur de douze matchs cette saison en championnat grec, Omar El Kaddouri en est qu’à une passe décisive. En compétition européenne, l’ex-international marocain a beaucoup plus de rendement et marque deux buts et délivre une passe décisive en onze matchs. Notons son remarquable but en quarts de finale de Ligue Europa face à l’Olympique de Marseille avec une frappe en pleine lucarne devant des milliers de supporters du Stade Vélodrome (défaite, 2-1). Cependant, l’ailier a du mal à enchaîner les matchs suite à des problèmes de blessures. Il déclare : “Mon objectif actuellement est d’être bien physiquement. Ma saison a énormément été freinée à cause des blessures. Quand je suis à 100%, je sais que je suis toujours capable de faire des grandes prestations dans le haut niveau. Cette saison, j’ai eu au moins trois blessures musculaires. Je n’ai pas pu beaucoup jouer ni aider l’équipe.

Âgé de 31 ans aujourd’hui, Omar El Kaddouri ne pense ni au mercato, ni à quitter le club, mais plutôt à un rétablissement total afin de pouvoir tourner une saison au complète. L’environnement grec semble plaire le joueur : “Je suis bien à Thessalonique. La ville est belle et il y a du soleil. Les enfants, ma femme et ma famille aiment la ville. C’est le plus important. Dans le foot, on sait jamais ce qu’il peut se passer. J’ai encore un an de contrat avec une autre saison supplémentaire en option.” À la question s’il est en contact avec d’autres Marocains évoluant en Grèce, il répond : “Je suis souvent en contact avec Youssef El-Arabi et Nordin Amrabat via WhatsApp. On s’échange régulièrement nos maillots lorsqu’on se croise en championnat. Deux autres Marocains évoluent en Grèce, notamment Adil Rhaili et Yassin Ayoub. Ça fait toujours plaisir.”

En juin 2019, le quotidien belge de La Dernière Heure officialisait l’arrivée d’Omar El Kaddouri au Standard de Liège, chose qui n’a finalement pas été faite. Omar El Kaddouri nous éclaircit : “Mon transfert au Standard de Liège a capoté au dernier moment. Ils ont changé d’avis au dernier moment. C’était flou parce qu’ils m’avaient fait une très belle offre. Au final, ils ont préféré prendre un autre joueur. Vu comment le Standard a joué pendant ces deux saisons, on va dire que Dieu m’a aidé en y m’éloignant. Je pense que ça aurait été un mauvais choix de ma part d’aller là bas suite à leur saisons catastrophiques. Pour le moment, je suis un joueur du PAOK et je resterai ici la saison prochaine, sauf si quelque chose devrait arriver. Dans le foot, tout va vite.

La sélection marocaine

Après une participation aux Jeux Olympiques de 2012 à Londres sous Pim Verbeek avec l’équipe du Maroc U23, Omar El Kaddouri reçoit sa première sélection avec l’équipe première du Maroc et dispute son premier match en août 2013 face au Burkina Faso à Tanger sous Rachid Taoussi. Très vite, Omar El Kaddouri devient un élément important sous le nouveau sélectionneur Badou Zaki, arrivé en 2014 et multiplie les sélections : “J’étais l’un des hommes clés avec Zaki. Il avait confiance en moi. Je venais d’arriver. J’ai eu un peu de malchance dans ma carrière, notamment avec la CAN 2015 qui devait avoir lieu au Maroc qui au final, n’a pas eu lieu. C’était la période où j’étais au top de ma forme.

Hervé Renard prend les commandes de la sélection en 2016 et intègre Omar El Kaddouri aux « oubliettes ». Il explique : “C’était un peu compliqué car je n’avais plus trop de temps de jeu à Naples. Il m’a fait comprendre que si je restais là bas sans temps de jeu, qu’il n’allait pas me convoquer. On a eu quelques petits problèmes mais rien de grave, toujours dans le respect. Il a fait de bonnes choses avec le Maroc. Quand Vahid Halilhodžić est arrivé et m’a directement convoqué pour la première fois. Malheureusement, je m’étais blessé. Si physiquement je ne suis pas au top, le meilleur pour tout le monde est de ne pas jouer. Un retour en sélection? Il faut d’abord faire une bonne saison avec son club sans se blesser et ensuite parler de l’équipe nationale.

Coupe du monde, avec ou sans Ziyech ?

La Coupe du monde au Qatar arrive à grand pas. La poule se compose du pays natal d’Omar (Belgique), du Maroc, de la Croatie et du Canada. On dit souvent que chaque joueur rêve d’une participation à la Coupe du monde avec son pays, mais qu’en est-il d’Omar El Kaddouri ? “Chaque joueur a l’ambition d’aller à la Coupe du monde, même si je sais que pour ma part, ça sera difficile. Vahid Halilhodžić a déjà son groupe. À moi de tout faire pour avoir une chance d’être convoqué, même si elle est très minime.” Il poursuit : “Actuellement, l’équipe nationale n’est pas trop dans ma tête. Mon objectif est mon physique et de jouer une saison sans blessures. C’est le premier de mes soucis en ce moment. Ensuite, l’équipe nationale j’y penserai plus tard.

La presse marocaine et étrangère ont animé les réseaux sociaux au sujet d’un possible retour d’Hakim Ziyech et Noussair Mazraoui en sélection nationale. Omar El Kaddouri a côtoyé les deux joueurs lors de ses débuts sous Vahid. Il déclare : “C’est très triste pour l’équipe nationale. Ce sont deux joueurs exceptionnels. Deux personnes qui ont toujours eu un comportement top avec le groupe et avec tout le monde. Même si ils jouent dans de grands clubs, ils ont toujours montré le respect et l’humilité.” Il poursuit : “J’espère que ça va se régler parce que c’est des joueurs qui peuvent devenir très important pour l’équipe nationale. Il y a également Amine Harit, Zouhair Feddal, Adel Taarabt, Youssef El-Arabi et beaucoup d’autres joueurs qui peuvent aider cette équipe nationale.

Il conclut : “J’espère qu’on ira à la Coupe du monde avec l’équipe la plus forte. Je suis persuadé qu’on peut faire quelque chose de bien en Coupe du monde car on a des joueurs (individuellement) très bons, peut être ‘la’ meilleure équipe d’Afrique. Il faut avant tout, un bon collectif et j’espère qu’on sera prêts pour le Qatar.