Belhanda : “Mon problème c’est Vahid”
L’international marocain Younès Belhanda (Adana Demirspor, 32 ans) s’est entretenu ce vendredi soir avec la rédaction de DM Sport sous forme de Space sur Twitter. Plusieurs sujets furent évoqués, notamment son parcours en club, celui en sélection ainsi que les sujets qui ont assez fait parler au Maroc.
Montpellier
Vainqueur d’une multitude de titre en Ligue 1 dont les prix de meilleur espoir, Marc Vivien-Foé et un titre de champion de France, Younès Belhanda était destiné au plus grand club, mais quand on lui demande pourquoi il n’a pas rejoint un club plus huppé que le Dynamo Kiev qu’il avait rejoint à l’époque, il répond : “Tout simplement parce qu’il n’y avait pas d’autres offres, rien, il n’y avait que Al Jazira qui était venu aussi à l’époque. Le seul club qui avait montré un intérêt et qui était venu voir le match Montpellier-OM c’était l’Inter, ils avaient même parlé avec mon père et j’avais fait un match de fou.” En fin d’interview, il déclare encore une fois sa flamme au club héraultais : “Evidemment Montpellier c’est chez moi. L’été dernier j’ai failli retourner à Nice et Montpellier, j’aimerais bien retourner à la Paillade.“
Galatasaray
Après avoir passé quatre ans sous contrat au Dynamo Kiev (dont deux prêts : un à Schalke et l’autre à l’OGC Nice), Younès Belhanda reçoit l’offre d’un géant turc. Il cite : “Dans le football, il y a beaucoup de paramètres. Mais si un club comme le Galatasaray te fait une offre, tu ne restes pas insensible.“
Le natif d’Avignon évoque son plus beau souvenir sous le maillot orange et rouge : “Mon plus beau souvenir avec Galatasaray c’est quand on avait gagné le Fenerbahce pour la première fois depuis 21 ans. J’avais ressenti une sensation de fou. Quand on est rentré à Galatasaray, c’était incroyable !“
Le 10 mars 2021, il est licencié du club après avoir fait une remarque sur l’état de la pelouse dans une interview d’après-match, chose qui n’est pas passée aux yeux du président Mustafa Cengiz et l’entraîneur Fatih Terim. Il déclare : “Je ressens beaucoup de regrets quant à la façon dont je suis parti. Qu’on te jette comme un mal propre, surtout après avoir gagné deux titres, ça fait mal. Je ne vais pas parler du président parce qu’il est mort Allah y Rahmo. ”
Il poursuit : “J’ai toujours tout donné sur le terrain. J’ai mon caractère c’est vrai mais j’ai jamais triché sur les efforts. Sans ce caractère, je ne serai pas un footballeur professionnel. En arrivant, Galatasaray était dans le dur, en partant, Galatasaray avait gagné beaucoup de titres.“
Concernant les supporters turcs, présent en masse dans le Space sur Twitter, il déclare : “J’ai une super relation avec les supporters du Galatasaray. Il y aura peut-être la moitié qui ne m’aime pas, mais aussi l’autre moitié qui m’aime.“
Lundi prochain, l’Adana Demirspor sera en déplacement au Galatasaray pour l’un des derniers matchs de championnat. Un match spécial pour Younès Belhanda qui avoue : “Ça va faire bizarre de revenir, après avoir passé quatre ans dans ce club, j’espère que les supporters de Galatasaray ne me siffleront pas (rires) !“
Entre le Maroc et la France
En 2010, Younès Belhanda est international français U20 et prend part au Tournoi de Toulon. En novembre 2010, Younès Belhanda fait un choix et tranche en faveur de son pays d’origine, le Maroc. “Tu sais, quand j’étais jeune, je regardais beaucoup le Maroc à la télévision. Nos parents sont Marocains, le choix était vite fait. Il n’y avait qu’une seule issue.“
Il poursuit : “Quelqu’un qui choisira la France aux dépens du Maroc, je ne le critiquerai pas. Ils sont nés et ont eu leur formation en France donc c’est difficile de les critiquer.“
Il existe bien sûr d’autres cas dans lequels les joueurs binationaux préfèrent revenir avec le Maroc car ils n’ont pas suffisamment de temps de jeu avec leur sélection européenne. Il explique à ce sujet : “Quelqu’un qui décide de revenir sur son choix car il n’a pas de temps de jeu avec la France ou un autre pays, c’est se foutre de la gueule du monde.“
Le joueur marocain n’a pas hesité à raconter des anecdotes d’enfance dans sa ville d’origine au Maroc : “En été, j’allais souvent en vacances à Taza. Les petits de mon âge savaient déjà que j’étais le nouveau Safri, dans ma tête c’était que Safri (rires).”
Polémique autour de Hamdallah
Une énorme polémique a suscité l’intérêt des médias marocains lorsque Abderrazak Hamdallah a quitté le rassemblent de la sélection marocaine juste avant la CAN 2019. Des rumeurs parlaient d’une possible altercation entre Younès Belhanda et l’attaquant.
L’ex-joueur de Galatasaray explique : “Hamdallah venait d’intégrer le groupe. Il n’était pas là aux qualifications. Ce n’est pas le même statut. Pour l’histoire du penalty, c’était Fayçal Fajr qui était désigné comme tireur et pas Hamdallah.“
Il poursuit : “Mon embrouille avec Hamdallah ? C’est simple, on était à l’entraînement et on s’est taclé et insulté, ça arrive tout de le temps dans le foot c’est un truc banal. Voilà ce qui s’est passé avant qu’il parte. Je ne sais pas si c’était pour le buzz mais nous n’avions jamais eu de problèmes auparavant.”
Il conclut : “Son départ n’a absolument pas impacté le groupe. Les clans en équipe nationale ? Ça n’existe pas ! Sur le terrain, on est tous pareils, tous Marocains !”
Qu’est-ce qui cloche avec Vahid Halilhodžić ?
Questionné sur le problème avec le sélectionneur Vahid Halilhodžić et ce qu’il manque pour qu’il revienne, Younès Belhanda ne mâche pas ses mots et déclare d’une voix rauque : “Mon problème c’est Vahid. Il m’a boycotté à cause d’une remarque sur un kiné qui avait été envoyé chez les jeunes parce qu’il paraît qu’il était trop proche des joueurs. Je n’étais pas trop d’accord et je lui avais donc fait savoir gentiment. Apparemment, il n’aurait pas aimé…Ce qui est sûr, c’est que je ne reviendrai plus en sélection tant que Vahid sera là !”
Ecoutez la suite de son interview dans le replay ci-dessous (1h40) :